Gardons le lien.
Lors de cette période singulière, le lien entre élus et administrés ainsi que la proximité entre les habitants devraient être au cœur des décisions de l’administration de la cité. En tant qu’élus, nous devons œuvrer au quotidien pour entretenir ce lien en étant les interlocuteurs de proximité pour chaque bordelaise et bordelais. Cependant, nous constatons et déplorons que ce lien se distend peu à peu dans notre ville sur fond de crise sanitaire.
Nous sommes inquiets de constater que depuis un an, il n’y a plus d’espace de dialogue et de concertation avec les habitants de nos quartiers. Les mandats des conseillers de quartier ont pris fin sans être renouvelés, les conseils de quartiers ont été reportés sine die, alors qu’il est possible de les tenir avec les moyens numériques que nous utilisons chaque jour pour travailler à distance.
Ce lien avec les habitants s’entretient également au sein même du conseil municipal, où les membres élus par un suffrage universel direct, représentent tous les habitants de la ville. Dans cette instance, il nous faut donc collaborer et travailler ensemble pour l’intérêt de nos concitoyens.
Aujourd’hui, nous regrettons que ce ne soit pas le cas. Prenons pour exemple la situation sécuritaire qui se dégrade fortement à Bordeaux, comme nous l’a rappelé le drame survenu aux Aubiers, le 2 janvier dernier. Nous avions pourtant demandé dès cet été que cette question, dans toutes ses dimensions, soit débattue rapidement au sein du conseil municipal pour partager les constats et débattre des réponses nouvelles à apporter. Cela nous a été toujours refusé. Sur ce même sujet, le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui réunit tous les acteurs devait se réunir en fin d’année, il n’en fut rien alors que nous disposions de tous les moyens numériques pour l’organiser.
A l’occasion du dernier conseil municipal, nous avions aussi porté des propositions de modification du règlement intérieur du Conseil : le non-cumul des mandats exécutifs locaux, la possibilité de convoquer un conseil municipal à la demande de 20% de ses membres ou encore l’accessibilité du conseil à tous publics, en particulier en LSF (“Langue des signes française”). Ces propositions n’ont pas été retenues par les élus de la majorité, alors qu’elles allaient dans le sens d’un renouvellement des pratiques politiques au niveau local mais aussi d’un renforcement des liens avec les habitants.
Cette manière de nier les demandes et propositions d’une partie des élus sur des sujets aussi majeurs nous paraît préoccupante, car cela revient à nier une partie des Bordelais, que ces élus représentent.
Malgré tout, nous continuerons à défendre cette démocratie participative car elle est le socle de stabilité dont notre ville a éminemment besoin. Pour cela, nous devons garder ce lien et restons à l’écoute de toutes les Bordelaises et tous les Bordelais.
Groupe Renouveau Bordeaux
Thomas CAZENAVE, Catherine FABRE, Anne FAHMY et Aziz SKALLI