Tribune des élus du groupe Renouveau Bordeaux Métropole sur l’exécution du projet de mandature présenté en conseil métropolitain du 24 juin 2022

Une métropole en soutien et au service de notre territoire

La Métropole est un formidable outil au service de notre territoire, qui nous a permis de traverser les crises importantes de ces deux dernières années. Malgré ce contexte contraint, la métropole a fait des choix stratégiques qui vont dans le bon sens et que le groupe Renouveau Bordeaux Métropole a soutenus.

Tout d’abord, la Métropole n’a pas failli au début de la crise sanitaire pour soutenir ses entreprises en déployant un Plan de Relance métropolitain, qui par subsidiarité avec les plans de la Région et de l’Etat, a permis de sauvegarder nos emplois et notre tissu économique.
Elle a, elle-même, profité de l’opportunité du plan France relance pour mettre un coup d’accélérateur à la transition écologique en signant un contrat de transition énergétique signé avec l’Etat, dont les premières applications concernent la rénovation énergétique des bâtiments et le développement des énergies renouvelables.

Dans le même temps, la Métropole a pris des décisions d’urgence pour faire face au problème des transports. La nouvelle stratégie des mobilités fait ainsi la part belle aux voies express, vélo, bus et cars afin de décongestionner notre agglomération en réduisant l’usage de la voiture. Le groupe Renouveau Bordeaux y a rajouté un volet sur la rocade afin de trouver des solutions urgentes pour les habitants des territoires voisins qui n’ont pas d’autres solutions que d’utiliser leur voiture.

Sur cette question des transports, le projet le plus structurant de ce début de mandature est la participation au projet GPSO, opportunité unique d’avoir une alternative à la voiture, de relier le Sud-Ouest à l’Europe et de développer nos trains du quotidien grâce aux financements inclus pour les aménagements du RER métropolitain. Pour les élus, ce dossier est essentiel car il projette notre métropole dans une vision à 30 ans et évite de reproduire le capotage du grand contournement de Bordeaux dont nous mesurons les conséquences aujourd’hui.

Une métropole qui doit répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain

Après quelques hésitations, cette deuxième année a vu également l’aboutissement de la feuille de route économique qui était très attendue depuis le début de la mandature. Cette dernière reste dans la continuité de la précédente, assurant ainsi de la stabilité pour nos entreprises déjà malmenées par la crise covid.
Toutefois, au tiers de ce mandat, et au regard de notre contexte territorial, nous devons rappeler les enjeux qui sont devant nous et qu’il nous faut d’urgence prendre ou reprendre en mains.

Le premier enjeu est celui de la fracture territoriale qui est plus puissante chaque année et plus visible à chaque élection.
Notre métropole connaît en effet des difficultés qui prennent naissance dans un contexte de forte croissance démographique et d’étalement urbain important qui dépasse largement les limites du périmètre géographique de la Métropole. Les contrats de coopération, initiés sous l’ancienne mandature, sont très limités pour répondre à cette situation.

La solution la plus facile serait de remettre en cause l’attractivité de notre territoire, qui, n’en déplaise à certains, est pourtant un formidable atout de développement pour notre métropole. Mais il faut savoir l’accompagner et cela nécessite de changer de méthode. Dans la prévision d’une agglomération qui atteindra le 1 million d’habitants en 2030, nous devons réfléchir à une échelle géographique plus large que le périmètre de nos 28 communes. Toutes nos politiques publiques sont interdépendantes de nos territoires voisins, mobilités, déchets, ressources en eau, résilience alimentaire, énergies renouvelables… Le vrai sujet est donc le continuum des politiques publiques à l’échelle d’un territoire géographique dont les enjeux sont communs. Le fait d’appartenir à une même entité n’est-il pas finalement le moyen le plus efficient pour mener des projets d’équilibres ?

Au-delà du défi géographique de notre métropole, nous avons besoin de projeter notre territoire dans une vision à long terme.
Si les élus du Groupe Renouveau Bordeaux Métropole ont validé un plan d’urgence des mobilités, ils attendent toujours les grands projets qui pourront solutionner le problème des transports dans une métropole qui a l’ambition d’être toujours aussi attractive. Sur la dernière décennie, la population métropolitaine a cru en effet à un rythme annuel de +1,2% soit près de + 9 500 habitants par an. Cette croissance s’accompagne parallèlement de toujours plus de déplacements : 3,8 en moyenne jour en 2009 pour bondir à 4,2 en 2017 soit un total de 3 millions de déplacements qui ont une origine et/ou une destination dans la métropole par jour. De plus, selon les prévisions, les transports en commun devront supporter la charge en 2030 de 875 520 voyageurs par jour, soit une augmentation de 42% du nombre d’usagers. Soumises à une temporalité très longue, les options de grandes infrastructures – comme le métro, une déviation autoroutière ou toute autre solution- doivent donc être étudiées sans tarder pour avoir une chance de répondre, demain, aux défis de ces besoins croissants de mobilité.

De plus, notre métropole ne répond pas à la crise du logement. Mauvais élève, elle cumule en effet un an de déficit de construction. De surcroit, énoncé en début de mandature, la Métropole n’a toujours pas initié la révision du PLU, outil de prospective pourtant indispensable pour la mise en œuvre de notre politique de l’habitat et qui nécessite une dizaine d’années d’instruction.

La transition écologique, pourtant affichée comme fil conducteur du projet de mandature, fait l’objet du même enjeu. Au-delà de l’affichage, nous devons affirmer notre ambition pour un territoire zéro carbone à travers des mesures concrètes pour les habitants. Alors que nous sommes en plein travail sur la future zone à faible émission, nous n’avons pas encore déployé des bornes de recharge électriques sur l’ensemble de notre métropole. De même, le plan déchets, toujours en discussion ne sera sûrement pas à la hauteur de l’urgence climatique en reportant à des décisions ultérieures la question de la collecte des biodéchets, qui représentent pourtant 30% de nos déchets.

Enfin, l’autre défi majeur de nos instances politiques est de réussir à associer les habitants aux processus de décision. Nous le voyons bien au nombre de participants à chaque consultation citoyenne, notre démocratie est en panne. Pour se faire, nous devons réaffirmer l’intérêt métropolitain que trop opposent à la question communale. Le préalable est de bâtir une citoyenneté métropolitaine en soumettant aux habitants le projet métropolitain sur lequel s’appuie le débat démocratique. Dans ce sens, Le suffrage universel direct des élus métropolitains devrait être une ambition portée par tous.

Groupe Renouveau Bordeaux Métropole

Thomas Cazenave, Anne Fahmy, Fabienne Helbig et Stéphane Mari