Tribune du groupe Renouveau Bordeaux du 11 décembre 2023

En matière de démocratie locale, d’aucun dirait que ceux qui en parlent le plus en font le moins. Le Bordeaux Mag paru ce 11 décembre 2023 marque une nième opération de communication de l’équipe municipale en attendant que les Bordelais puissent – un jour – pouvoir réellement prendre part aux décisions qui les concernent, celles qui impactent leur quotidien, leur famille, leur quartier.

Pierre Hurmic a beaucoup promis en 2020, en particulier « d’oxygéner la démocratie » ; 3 ans plus tard il a peu réalisé, lorsqu’il n’a pas déjà renoncé pour ne pas dire « étouffé la démocratie » :

  • Le référendum d’initiative locale a été enterré au dernier conseil municipal
  • Le droit d’interpellation citoyenne a été restreint dans sa recevabilité et ses effets concrets
  • La votation citoyenne est restée dans les cartons au stade de promesse
  • L’observatoire de la démocratie permanente tel qu’il a été conçu ne peut garantir ni son objectivité, ni son indépendance
  • Les fonds de subvention par quartier qui étaient jusque-là à la seule main des maires de quartier le sont toujours, mais ont été amputés de 80.000€ dans l’attente d’un Fonds de Participation des Habitants promis mais manifestement oublié
  • Un « grand dialogue citoyen » tout comme un budget participatif dont les thèmes sont imposés et restreints aux seules compétences de la commune, faisant ainsi fi des compétences métropolitaines qui sont pourtant celles qui touchent au quotidien des Bordelais (mobilité, aménagement urbain, voirie et trottoirs, propreté, …)
  • La concertation est à géométrie variable, selon le bon vouloir du Maire et de ses adjoints, et lorsqu’elle ne fait pas « perdre de temps »
  • Le parlement mobile « n’est pas si simple que ça à utiliser », il ne l’est donc pas

Qu’aurait pu faire Pierre Hurmic ?

  • Considérer la proximité comme la pierre angulaire de la démocratie locale, en renforçant et démultipliant les espaces de dialogue avec les Bordelais, en faisant des maires de quartier les premiers défenseurs de leur quartier, à temps plein, attentifs et au contact des citoyens et des commerçants, dans de nouveaux « quartiers » redécoupés, plus nombreux et adaptés à la démographie et la physionomie de la ville et de ses centres de vie.
  • Ne pas avoir peur d’accueillir la diversité des opinions et des approches, dans un temps adapté au dialogue et à l’écoute. La transition écologique qui s’impose à tous nécessite que chacun se sente écouté, rassuré, impliqué dans les décisions qui doivent être prises. Il est urgent de concerter.

Enfin, puisque l’opposition a été privée de son droit d’expression à l’occasion de la diffusion du bilan à mi-mandat de l’équipe municipale, financée par les Bordelais, retrouvez ici une autre vision de ce bilan, basée sur des données publiques.

Groupe Renouveau Bordeaux
Thomas Cazenave, Catherine Fabre, Anne Fahmy et Aziz Skalli