Communiqué du groupe Renouveau Bordeaux du 9 juillet 2025
Verbatim de l’intervention de Thomas Cazenave, au conseil municipal de Bordeaux, le 8 juillet 2025.
« Monsieur le Maire,
Je voudrais vous dire ici mon regret de voir la ville de Bordeaux embarquée, malgré elle, dans le conflit israélo-palestinien.
Je crois que personne ici n’est insensible au pogrom qui a eu lieu le 7 octobre 2023.
Personne n’est insensible ici à la situation des otages.
Personne ici n’est insensible à la situation des habitants de Gaza, la détresse et la situation inhumaine dans laquelle ils se trouvent.
Naturellement, les femmes et les hommes politiques, sont tout à fait légitimes à s’exprimer sur le sujet. En revanche, vous faites, ces derniers jours, bien plus que cela, par des prises de positions, sur le jumelage avec Ashdod, sur le vœu que vous soumettez au vote ce soir, sur la reconnaissance de l’État palestinien.
Avec ces 2 décisions, vous impliquez Bordeaux et l’ensemble des Bordelaises et des Bordelais.
On peut se poser légitimement la question, moi, comme de nombreux Bordelais, des raisons qui vous poussent à porter ces questions au sein du conseil municipal de la ville de Bordeaux, alors même que vous savez pertinemment que nos échanges, nos prises de positions, n’ont aucun impact sur ce conflit qui nous dépasse très largement les uns et les autres.
En impliquant Bordeaux dans ce conflit, vous n’obtenez qu’un seul résultat : vous semez la discorde.
C’est particulièrement le cas avec votre décision prise en catimini, seul, de suspendre le jumelage avec la ville d’Ashdod.
Force est de constater que malgré vos 3 interventions répétées dans Sud-ouest pour expliquer, réexpliquer, nuancer votre décision, elle ne passe toujours pas et pour cause, elle reste incompréhensible.
Cette décision est réclamée de longue date, en 2021 par le groupe de Philippe Poutou, puis récemment par la France insoumise, qui s’est d’ailleurs largement félicitée de cette victoire. Cette demande répétée de l’extrême gauche aurait dû vous alerter. Vous avez décidé d’y donner suite et de leur donner raison.
Je pense que cette décision, celui qui en parle le mieux, c’est le Maire d’Ashdod, M. Lasry :
« Votre décision de rompre les liens entre nos villes à un moment aussi critique ne sert pas la cause de la paix ; elle la fragilise. Pire encore, elle risque de renforcer les extrémistes et de réduire au silence les voix modérées des deux côtés. […] Se détourner de l’engagement maintenant, alors que le discours mondial devient de plus en plus polarisé et hostile, est à la fois une faute morale et une erreur stratégique ».
Le mal est fait. Et non content d’avoir allumé une nouvelle polémique dans notre ville, d’une certaine manière vous persévérez en nous proposant aujourd’hui, lors de ce conseil municipal, un vœu sur la reconnaissance de l’État palestinien.
Monsieur le Maire, notre groupe ne participera pas au débat sur ce vœu. Non pas que nous ne soyons pas conscients et sensibles à la situation des populations civiles à Gaza, non pas que nous ne soyons pas conscients de la nécessité absolue du droit des Israéliens et des Palestiniens de vivre en paix, mais, Monsieur le Maire, soyons sérieux.
Pensez-vous, sincèrement, qu’un sujet d’une telle gravité, d’une telle sensibilité, puisse être convoqué de la sorte, en fin de conseil municipal, pour en débattre en 2 minutes, je ne le crois pas.
Que vous vous exprimiez sur le sujet, encore une fois, que chacun puisse s’exprimer, je le comprends, qu’il en soit fait un vœu au sein de ce conseil, je pense que ce n’est pas sa place. »
Groupe Renouveau Bordeaux
Thomas Cazenave, Catherine Fabre, Anne Fahmy et Aziz Skalli
