Communiqué de presse du groupe Renouveau Bordeaux du 6 mars 2023
En prenant une nouvelle fois en otage le conseil municipal à des fins militantes, Pierre Hurmic ne permet pas la tenue d’un débat sur les orientations budgétaires de notre ville et sur son choix d’augmenter la taxe foncière, au moment même où les Bordelais ont besoin d’un maire qui protège leur pouvoir d’achat et qui les engage durablement vers une vraie transition écologique de la ville.
En l’absence de débat, notre groupe détaille les raisons pour lesquelles le choix de Pierre Hurmic d’augmenter la taxe foncière est non seulement infondé, mais ne sert aucunement, voire dessert, les objectifs annoncés par l’équipe municipale de « réussir la transition écologique et sociale ».
Un rapport d’orientations budgétaires (ROB) qui pose question sur sa sincérité et sa fiabilité
En premier lieu, le ROB ne tient pas compte de toutes les aides de l’État pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Sur près 3 M€ d’aides, qui représentent déjà plus de 20% de la hausse des coûts annoncée par la municipalité en 2023, l’équipe municipale omet d’intégrer les 1,5 M€ du « filet de sécurité », soit 10% de la facture énergétique de la Ville.
Ensuite, l’équipe municipale considère que 80% du programme d’investissement sera réalisé en 2023 alors que le taux de réalisation était de 55% en 2019 et 63% en 2020. En choisissant de retenir ces hypothèses irréalistes, le Maire vient gonfler artificiellement les dépenses prévisionnelles de son budget. Avec 153 M€ au PPI en 2023, 10% d’écart de réalisation représentent déjà 15,3 M€ de dépenses surestimées.
« Pierre Hurmic a, depuis quelques mois, sciemment noirci le tableau des finances de notre ville pour justifier une hausse de la taxe foncière. »
Thomas Cazenave
Enfin, des projets présentés comme structurants par la majorité, et que nous soutenions, disparaissent du paysage : ainsi, la végétalisation des cours d’école ne semble plus financée, alors qu’en 2022 le plan pluriannuel prévoyait 7 M€ d’investissement à cet effet sur le mandat. Si ce n’est pas un oubli, serait-ce un nouveau renoncement non assumé de Pierre Hurmic ?
Contrairement à ce que veut faire croire Pierre Hurmic, rien ne justifie la hausse de la taxe foncière
Comme rappelé par le ROB, la seule hausse « mécanique » de 7,1% des bases de taxe foncière va rapporter à notre ville entre 15 et 16 M€ à compter de 2023.
En y ajoutant une hausse du taux communal de 4,53%, Pierre Hurmic entend également encaisser plus de 10 M€ annuels « jusqu’à la fin du mandat ».
C’est donc finalement une augmentation de plus de 10% de la taxe foncière à Bordeaux, décision prise sans évaluation préalable de l’impact sur les contribuables. Cette hausse fiscale va toucher indifféremment les Bordelais, en particulier les classes moyennes, et une partie de nos commerçants déjà en peine après plusieurs crises successives
Ainsi, comme le montre ce graphique, pour répondre à une crise conjoncturelle, Pierre Hurmic fait le choix d’une solution pérenne, or :
- La seule hausse des bases dans les recettes de la taxe foncière couvre déjà les 12,5 M€ de surcoût énergétique, aides de l’État incluses pour 2023
- Dès 2024, alors que les recettes fiscales continueront d’augmenter, les prévisions faites par l’équipe municipale montrent une diminution du surcoût énergétique
Pierre Hurmic n’avait donc pas besoin d’augmenter le taux de la taxe foncière bordelaise pour répondre, comme il s’en défend, à la hausse conjoncturelle des coûts de l’énergie.
« Cette hausse des recettes fiscales n’étant pas la contrepartie d’investissements majeurs ou priorisés pour notre ville, en faveur de la transition écologique et sociale, Pierre Hurmic doit s’engager à baisser le taux de taxe foncière dès 2024 si cette la baisse des coûts de l’énergie est confirmée. »
Thomas Cazenave
Enfin, Bordeaux et 9 autres communes de la métropole se sont regroupées pour passer commande de leur électricité et gaz. À ce jour, Bordeaux est la seule commune à avoir fait le choix d’augmenter sa fiscalité, alors qu’elles sont toutes soumises au même « choc inflationniste » : Mérignac, Pessac et Bègles, par exemple, n’ont pas fait ce choix.
Qu’aurait-il fallu faire ?
S’agissant d’une crise conjoncturelle, l’équipe municipale pouvait se permettre d’absorber temporairement ce surcoût par les finances municipales, tout en faisant appel à la solidarité métropolitaine, d’autant plus que la Métropole présente une bonne situation financière.
« Pour Bordeaux, cette solidarité métropolitaine pourrait consister à faire participer la Métropole aux chantiers de rénovation de nos bâtiments municipaux, ou financés par la municipalité, et d’intérêt métropolitain. »
Thomas Cazenave
Groupe Renouveau Bordeaux
Thomas Cazenave, Catherine Fabre, Anne Fahmy et Aziz Skalli