Nos propositions pour améliorer le fonds d’aide d’urgence à la digitalisation

Dans un courrier adressé au Président de Bordeaux Métropole, nous avons détaillé nos propositions pour mieux accompagner les commerces de la Métropole souhaitant se digitaliser.

En effet, la transformation numérique est un axe indispensable pour la survie de nos commerces dans ces temps de crise sanitaire. Cette dernière a malheureusement mis en relief la fracture numérique de nombreux commerces de la Métropole ; seuls 38% d’entre-eux possèdent un site internet.

Dans les fonds d’aides d’urgence identifiés par la métropole, cette aide à la digitalisation est apparue nécessaire tant le besoin est immense. Or, au 20 janvier 2021, uniquement 7,7 % du fonds a été consommé. Un tel constat doit nous conduire à nous interroger pour revoir le cas échéant les contours de cette mesure d’aide.

Nous avons ainsi tenté de comprendre cette situation. Il ressort de différents échanges que nous avons eus les éléments suivants :

Dans cette période d’absence de visibilité sur les conditions d’ouverture de leur commerce, les chefs d’entreprise, qui souvent ne sont pas salariés, n’ont pas pris le risque d’avancer des fonds pour digitaliser leurs commerces. Remboursés à hauteur maximale de 1500 euros sur présentation de facture, pour la plupart, ils se sont appuyés sur des plateformes de référencement locales et n’ont pas fait le pas d’investir dans une stratégie plus coûteuse de communication digitale ou de création d’un e-commerce.

De plus, ce besoin urgent de changer de méthode de vente, de s’adapter à de nouveaux process, nécessite pour la plupart des commerçants interrogés, une aide concrète dans la démarche du projet. Une aide, qui n’est pas seulement financière, mais aussi humaine afin d’appréhender au jour le jour ces nouveaux outils et intellectualiser de nouveaux modèles.

Aussi, nous pensons que la Métropole doit intégrer l’accompagnement à la digitalisation dans les fonds d’urgence et non pas prévoir cet accompagnement uniquement dans le volet secondaire des aides à moyen terme, comme proposé jusqu’à présent. Ces aides pourraient être ainsi portées par exemple par les associations de commerçants. La mutualisation qui en découlerait permettrait de mieux cibler les besoins et d’optimiser l’efficacité de cette aide.

Afin d’atteindre les ambitions de départ d’aider 10.000 commerces de la Métropole, nous proposons donc de fusionner le fonds d’urgence d’aide à la digitalisation, 6,5M€, avec le fonds d’accompagnement aux transitions des très petites entreprises, 800.000€. Ce dernier fonds, basé sur des diagnostics, peut englober un volet commercial ou écologique et prend ainsi toute sa dimension dans une démarche concrète d’accompagnement d’urgence.

Nous pensons que ce fonds d’aide à la digitalisation, avec accompagnement, est indispensable à la survie de nombre de nos commerces et qu’il faut acter ce changement de méthode dans les plus brefs délais pour en assurer une mise en œuvre efficiente.

Groupe Renouveau Bordeaux Métropole

Thomas Cazenave, Anne Fahmy, Fabienne Helbig et Stéphane Mari