Communiqué de presse du groupe Renouveau Bordeaux du 12 décembre 2022

Après avoir dénoncé la brutalité de la décision de la Mairie de Bordeaux d’éteindre l’éclairage public de 1h à 5h du matin à compter du 2 janvier 2023, le groupe Renouveau Bordeaux fait la proposition d’une sobriété « choisie » plutôt que d’une extinction « subie ».

Présenté à quelques Bordelais lors des dernières réunions de quartier, ce nouveau plan d’éclairage public est annoncé comme une mesure financière, permettant de faire économiser 880.000  € chaque année à la Ville.

Cependant, comme cela a pu être précisé, au hasard des échanges, par les services de la Ville lors de ces réunions de quartier, l’alternance d’allumages en début de soirée et à 5h puis d’extinctions à 1h et en début de matinée est beaucoup plus énergivore qu’une exploitation continue, avec une installation par détecteurs de présence ou LEDs à même de fournir un éclairage progressif dès la tombée du jour.

Faute d’investissements massifs en faveur du déploiement accéléré de la technologie LEDs, que le Conseil Municipal avait agréé en début d’année, la Ville préfère imposer une extinction brutale, énergivore, sans prévoir ni de concertation avec les Bordelais concernés et les élus municipaux, ni d’expérimentation partielle, ni de dispositif de communication adapté.

Nous demandons au Maire de Bordeaux de reprendre ce plan d’éclairage public, sur la base d’une véritable concertation qui permettra :

  • d’informer un plus grand nombre de Bordelais
  • de répondre aux inquiétudes soulevées
  • de dégager les solutions permettant de répondre aux spécificités bordelaises : travailleurs de nuit (ex. personnels du champ médico-social ou de la sécurité), fermeture des bars à 2h, plus généralement vie nocturne d’une grande ville

« Si une partie du centre de Bordeaux ainsi que les principaux axes de transports en commun resteront éclairés, ce sont bien les « derniers mètres » qui poseront question aux piétons et aux cyclistes pour rejoindre leur domicile ou en partir. »

Les premières « victimes » du choix de la ville de Bordeaux ce sont les femmes. Sans attendre d’éventuelles agressions les Bordelaises seront victimes du sentiment d’insécurité et s’interdiront de sortir ou alors devront s’organiser pour leur sécurité : ne pas sortir seules, faire des détours, préférer la voiture à la marche à pied. Cette réalité, hors de toute statistique conduit un véritable pas en arrière de Bordeaux en matière d’égalité femmes-hommes, objectif pourtant revendiqué dans toutes les politiques de l’actuelle mandature.

Une véritable concertation permettrait d’envisager, en parallèle d’un déploiement rapide des LEDs et/ou détecteurs de présence, une progressivité choisie en fonction des quartiers, des horaires ou des jours de la semaine/week-end. L’exemple de Lyon est également à étudier, la ville expérimente depuis début novembre l’interruption de l’éclairage public dans une partie de ses quartiers entre 2h et 4h30, 4 nuits par semaine, l’éclairage étant maintenu les jeudi, vendredi et samedi soir. Le groupe Renouveau Bordeaux propose de faire ce choix de plages horaires adaptées aux usages et aux déplacements dans la semaine et au cœur de la nuit, ainsi que d’autres communes de la Métropole qui ont préféré une extinction différenciée.

Pierre Hurmic doit ainsi reprendre ses objectifs de déploiement rapide des LEDs/détecteurs de présence, entendre les inquiétudes et reporter ce plan en vue d’une large concertation et d’expérimentations.

Groupe Renouveau Bordeaux
Thomas Cazenave, Catherine Fabre, Anne Fahmy et Aziz Skalli